Les premiers habitants de la région de Sainte-Anne furent les Saultaux. Ils s’étaient construit des loges à l’entrée de la forêt et y vivaient surtout de chasse. Les Métis qui vivaient à la Rivière-Rouge venaient de temps en temps dans le coin à la recherche de gibier et pour y faire des expéditions de chasse, surtout à l’automne.
Ce n’est que vers 1852 que les premières familles de colons s’y sont établies. Mais en fait, c’est la construction du chemin Dawson qui a constitué un tournant dans le peuple-ment de cette paroisse et de son histoire de colonie. On ne peut évoquer le passé, la naissance et le développement de cette municipalité sans parler des péripéties qui ont présidé à l’édification de ce célèbre chemin Dawson.
En effet, depuis longtemps déjà, le gouvernement con-fédéral canadien de l’époque prévoyait une expansion de la population dans le Nord-Ouest. Comme la liaison pour parvenir dans les prairies se faisait avec beaucoup de difficulté, le gouvernement décida de tracer une route plus directe entre Fort William et l’Établissement de la Rivière-Rouge. Ainsi il y envoya, en 1859, un arpenteur de grande compétence, Monsieur James Dawson. Le projet de la route fut repris en 1868 et le déroulement de cette opération fut l’origine des premiers malaises et mécontentements qui ont vite dégénéré en conflits regrettables. Ceux-ci ont amené, comme on le sait, à la formation du gouvernement provi-soire de Louis Riel et à l’annexion, plus tard, du Manitoba à la confédération du Canada le 15 juillet 1870.
Ainsi, par cette nouvelle voie du chemin Dawson, un grand nombre d’immigrants arrivèrent sur le territoire du Manitoba sans éprouver les ennuis de nombreux et pénibles détours. Il fut un chemin stratégique pour l’expan-sion des transports de matériaux, surtout pour la cons-truction de la voie ferrée. Le chemin de fer qui a permis l’arrivée du train à Sainte-Anne à partir de 1878, a marqué paradoxalement la mort de la route de Dawson mais il a réussi à reconfigurer le paysage et l’histoire de la région. Le chemin Dawson, abandonné, ne fut plus alors utilisé que par les habitants locaux.
Sur le plan économique, si la paroisse de Sainte-Anne n’a jamais possédé de grandes industries, elle a su maintenir plusieurs petites entreprises qui ont assuré le bien être matériel de ses membres. La culture des fermes, la culture maraîchère, les fromageries, les transports et d’autres petites activités locales constituèrent l’essentiel de leur richesse avec, comme fondement, cette chaîne de solidarité et de générosité de ses membres.
Tout au long de son évolution, les Sainte-Annois ont accumulé de grandes capacités de se mobiliser pour la réalisation de leurs projets communautaires. La preuve en est la création d’un fonds communautaire auprès de Francofonds afin de concrétiser toute initiative à caractère communautaire. C’est, à n’en point douter, une suprême manifestation de leur tradition de solidarité qui, à travers la générosité de leurs dons, traduit leur volonté d’attachement aux valeurs traditionnelles du dévouement pour le bien-être de tous.
Le Fonds Sainte-Anne, a pour objet de soutenir La bibliothèque Sainte-Anne Library et le Comité culturel de Sainte-Anne. Les intérêts générés tous les ans sont versés à ces organisme sous forme de subvention annuelle. Cette allocation annuelle permet au Fonds de pallier les manques budgétaires ou d’investir en de nouvelles initiatives, selon ses besoins.