À l’origine de l’Institut des Chanoinesses des Cinq Plaies (dites aujourd’hui Sœurs du Sauveur), on trouve le Saint Curé d’Ars qui en fut l’inspirateur. Sous son influence, l’abbé Colomb de Gast et Mademoiselle Octavie Delaunay de Lyon, en France, fondèrent l’Association des Cœurs Dévoués pour honorer les cinq plaies de Jésus. Des associées qui s’étaient regroupées pour mener une vie de recueillement plus intense se transformèrent en communauté religieuse qui s’appela « Chanoinesses Régulières des Cinq Plaies du Sauveur ».
Établies en 1895 à Notre-Dame-de-Lourdes, au Manitoba pour répondre principalement aux besoins pressants du peuple de Dieu, elles décidèrent de s’engager dans la vie active sans négliger toutefois l’oraison, la prière liturgique et les études bibliques qui auparavant les caractérisaient. Le large éventail de leurs actions laisse entrevoir la mission des Sœurs du Sauveur qui a été toujours la leur, celle d’éveiller et d’éduquer la foi en Jésus-Sauveur. Elles se consacrèrent à l’enseignement dans les écoles publiques et privées, à l’enseignement de la religion (catéchèse, cours bibliques), à la pastorale sous diverses formes, au service d’institutions scolaires et religieuses, au service missionnaire, comme animatrices de groupes de prières et au service d’accompagnement des personnes, au service des aînés et des malades dans des foyers, autant d’implications qui les placent au centre de la vie communautaire et leur octroient une place de choix dans l’histoire du Manitoba.
Non seulement leurs oeuvres étaient centrées sur l’éducation et la transmission de la foi mais aussi sur le maintien et la promotion de la langue, de l’art et de la culture française dans leurs communautés. Ainsi, elles ont grandement contribué au développement du chant et de la musique, de la peinture traditionnelle et du travail sur bois sans parler du théâtre qui a vu ses heures de gloire avec elles à Notre-Dame-de-Lourdes. Les élèves sortis de leurs écoles ont pu, en maintes occasions et par leurs talents et par leurs réussites professionnelles, témoigner de l’importance qu’elles ont su donner à l’éducation de la jeunesse franco-manitobaine.