La présence des Lécuyer au Canada remonte à Pierre Lécuyer né en 1631. Les données historiques démontrent que des ancêtres de la famille Lécuyer figurent parmi des voyageurs du 16e au 18e siècle.
Albert Lécuyer nait à Rainy River en Ontario le 31 janvier 1905. Il est l’avant-dernier d’une famille nombreuse issue de Toussaint Lécuyer et de sa deuxième femme, Angélina Bilodeau. Dès son plus jeune âge, suite au décès de son père, la famille s’installe sur une ferme à Sainte-Agathe.
Le 17 septembre 1934, il épouse Suzanne Delaloye. Suzanne, née le 5 septembre 1910, est la deuxième enfant de Joseph Delaloye et de Valentine Lonfat, tous deux originaires du Canton du Valais en Suisse et qui se sont installés sur un « homestead » au sud de Sperling au début des années 1900.
Albert et Suzanne vivent dans une ferme, d’abord à l’est de la Rivière-Rouge au sud de Sainte-Agathe, puis dans une ferme du côté ouest de la rivière, au nord du village. Au début des années 1930, Albert met sur pied un couvoir à poulets au sous-sol de la maison de sa mère et de son oncle, Joseph Bilodeau. Au début des années 1940, les Lécuyer achètent un immeuble dans le village, en face du couvent et de l’école, où leur commerce, la location de logements et le couvoir prennent beaucoup d’ampleur.
En 1953, l’édifice prend feu. Ce fut une perte totale faute d’as-surances. Afin de continuer à servir sa clientèle, la famille reconstruit le couvoir sur la ferme à côté de la Route 75. Malheureusement le marché des poulets chute et ils doivent abandonner le commerce. Albert continue à bricoler dans son édifice de la Route 75. Il travaille ainsi, à gagner le pain pour sa grande famille, jusqu’à sa mort accidentelle le 13 septembre 1971.
Suzanne qui avait des enfants adolescents à la mort d’Albert, continue à travailler et même après la retraite elle œuvre comme charcutière au sein de l’entreprise d’un de ses garçons. Toute sa vie, elle fut une femme courageuse et d’une force de caractère sans pareil. Suzanne, née dans une communauté où personne n’a jamais appris ni parlé le français, se donne le défi d’apprendre à lire et à écrire en français avec ses enfants.
La nouvelle vie de Suzanne, à l’Accueil Colombien, ne tourne qu’autour d’un seul crédo : l’amour; l’amour de Dieu, l’amour pour son prochain.
Fiers de l’itinéraire de leurs parents, les enfants d’Albert et de Suzanne, avec le concours de Francofonds, ont mis sur pied ce fonds de famille en leur nom, pour leur rendre hommage et inviter tous les membres de la communauté à prendre exemple sur eux.